lundi 21 décembre 2015

Critique : Mistress America

Réalisateur : Noah Baumbach

Acteurs : Lola Kirke, Greta Gerwig, Matthew Shear, Jasmine Cephas Jones, Heather Lind, Michael Chernus…

Note : 9/10


Tracy vient de faire son entrée dans une université New-Yorkaise. Mais la vie dans la mégapole est loin d'être aussi exaltante qu'attendu : Elle n'arrive pas à s'intégrer, ne sort pas, ne parvient pas à sortir avec son meilleur ami… Sur les conseils de sa mère, elle finit par contacter Brooke, sa future belle-soeur. Celle-ci va enfin lui faire vivre l'existence trépidente dont elle rêvait.

Le nouveau film de Noah Baumbach possède toutes les qualités qu'une bonne comédie indépendante américaine se doit d'avoir. D'abord, elle est très drôle, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas dans une comédie… Les dialogues qui claquent à la Woody Allen font toujours mouche, comme lorsque une ancienne connaissance de Brooke rencontrée par hasard dans un bar l'accuse d'avoir ruiné son adolescence… "Mistress America" évite aussi tous les clichés de la comédie américaine, notamment à la fin du film, ce qui est une très bonne surprise pour le spectateur… Noah Baumbach utilise les codes du genre pour mieux les parodier ensuite, et fait preuve d'une grande subtilité dans sa manière de mêler humour absurde et classicisme, mais aussi dans sa façon de traiter les rapports entre Tracy et Brooke, qui n'est pas aussi manichéen qu'il n'en a l'air… 
Le point d'orgue du film se situe lorsque Brooke, Tracy, et deux amis de l'université se rendent chez la pire ennemi de Brooke pour lui réclamer un prêt. S'en suit une demi-heure d'anthologie, construite comme une pièce de théâtre, durant laquelle le film tombe dans l'absurdité et le (faux) chaos, puisque parfaitement maitrisé par le chef-d'orchestre qu'est Baumbach. 
Il faut aussi souligner le talent des deux actrices principales : La jeune Lola Kirke s'en sort très bien pour son premier rôle au cinéma, dans la peau d'un personnage pas aussi facile qu'il n'en a l'air, et Greta Gerwig est parfaite dans un rôle qui a été écrit pour elle, mais dans lequel elle aurait facilement pu tomber dans l'exagération au vu de l'exubérance de son personnage. Au contraire, elle parait toujours très naturelle et spontanée, sans en faire des tonnes, ce qui rend le personnage d'autant plus drôle mais aussi touchant et mystérieux lors de ses soudains accès de colère.   

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